Le lieu

Lieu des concerts :
Eglise de Bougue (40 090)
Accès :
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L’Eglise Saint-Candide :
La partie la plus ancienne de l’église est le clocher fortifié qui se dresse au sud du bâtiment actuel, classé en 1997 à l’inventaire des monuments historiques. Il s’agit pour une part d’un vestige de l’église romane à chevet plat, édifiée à la fin du XIème siècle, et consacrée à Saint Candide – l’un des compagnons de Saint Maurice, commandant de la légion thébaine à la fin du IIIème siècle, sous le règne de l’empereur Dioclétien ; tous furent massacrés à Agaune, dans le Valais, parce que, étant chrétiens, ils refusèrent de pratiquer le culte de l’empereur ou bien de persécuter les chrétiens de la région, selon les versions de la légende.
C’est plus précisément la base du clocher qui date de la fin du XIème siècle, comme l’indique la technique de construction par assemblage de petites pierres (petit appareil). Les pierres de dimension plus importante qui constituent les angles (moyen appareil) datent pour leur part du début du XIIème siècle . Cette partie de l’édifice, aménagée en tour-clocher, tenait lieu de bras sud du transept de l’église romane, mais il fut développé de telle manière qu’il flanquait le chever ; comme l’exige la tradition, l’église se trouvait en effet orientée de l’ouest vers l’est, de façon à être tournée vers Jérusalem, au contraire du bâtiment actuel, qui présente l’originalité d’être orienté sud-nord. Le clocher fut fortifié au XIVème siècle : on peut voir deux ouvertures au sommet de la partie en pierre, juste au-dessous du toit, qui forment des créneaux, ainsi que plusieurs meurtrières.
Dès le début du XIIème siècle, l’église était célèbre pour les reliques qu’elle abritait. « Il est vraisemblable qu’elles ont disparu lors des pillages des guerres de religion. » Elle constituait de plus une étape sur la voie limousine du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui partait de Vézelay.
L’église Saint-Candide présentait une dernière particularité. En 1116, le duc Guillaume IX d’Aquitaine, dit Guillaume le Troubadour en raison de son goût pour les lettres et pour l’écriture, fit don de l’église de Bougue – et du village qui s’était formé autour – à l’abbaye de La Sauve-Majeure, fondée par son père Guillaume VIII en 1079 dans l’Entre-deux-Mers. Le territoire qui entoure l’église, délimité par quatre bornes en forme de croix, et qui correspond à peu près au centre bourg actuel, devient donc une sauveté en 1116, c’est-à-dire une terre d’asile où tous ceux qui trouvent refuge sont placés sous la protection de l’Eglise.
L’église de Bougue devient ainsi un prieuré où s’installent des moines. Les murs est et ouest de l’actuelle mairie sont des vestiges des bâtiments de ce prieuré, attenant à l’ancienne église.
En raison de l’état de délabrement avancé des lieux, qui menacent ruinent, l’église est entièrement reconstruire à partir de 1852, selon une nouvelle orientation sud-nord. Seule la tour fortifiée de l’ancienne église est conservée et réaménagée en 1854 en porche d’entrée principal, situé désormais au sud de l’édifice. Un second porche sera aménagé ensuite sur le côté est : les colonnes torse en bois sculpté qui en soutiennent le toit proviennent d’un retable du XVIIIème siècle qui se trouvait dans l’église. Enfin, la municipalité profite des travaux, en 1852-1853, pour déplacer le cimetière sur son emplacement actuel, alors qu’il occupait à l’origine le terrain attenant à l’église du côté sud. On peut observer aujourd’hui quelques pierres, enfouies dans la terre, qui sont les vestiges d’un enclos qui entourait encore le cimetière historique à la fin du XIXème siècle.

Sources :
Ministère de la culture, notice de l’inventaire des monuments historiques, base Mérimée : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA40000014
Fritz, Jeanne-Marie, et Moulian, Jean-François, Histoire de Bougue, Mairie de Bougue – Association bouguaise de culture et de détente (ABCD), 2013, p. 20-32 et 141-4. 007